Rapport pour une académie
d'après Franz Kafka
Face à une assemblée d'Académiciens, un singe est invité à raconter son intégration dans le monde des humains.
Mise en scène :
Khadija El Mahdi
Distribution :
Mahmoud Ktari
Adaptation et traduction : Vincent Freulon * Lumières : Michaël Baranoff * Scénographie : Stefano Perocco di Meduna * Décors : Rémi Cassan * Costumes : Joëlle Loucif * Vidéo : Antoine Lhonoré-Piquet
Synopsis :
Un artiste sort de scène sous les vivats de la foule. Il court dans sa loge et se retrouve interpellé par un inattendu comité. "Comment avez-vous fait pour passer, en si peu de temps, de l'état de singe à celui d'être humain ? Nous avons besoin de votre témoignage pour établir un rapport..."
D'abord abasourdi par la question, l'artiste retrousse ses manches et se jouant de tous les artifices de la scène, va tenter de conter sa métamorphose depuis sa capture par le Cirque Hagenbeck.
Au travers de ce texte, Kafka nous alerte sur l'ambiguïté de la représentation qui conditionne une certaine vision de l'Autre. Quel est ce regard hâtif et passif du spectateur qui s'abandonne à la manipulation de l'émotion et des artifices du spectacle ?
Suis-je un singe ou suis-je un homme ?
Dans la nouvelle de Kafka, le comédien se retrouve confronté à une assistance d’académiciens qui le somme de prendre la parole afin de relater les cinq années qui l’ont lavé de sa condition de singe.
Quel est ce public ? Qui sont ces académiciens ? Sommes-nous dans un rêve ? Une affabulation ? Etre un singe ? Incarner un singe ? Passer pour un singe ? Singer la singitude? Endosser le regard qui fait de soi, le singe de l’autre ?
A travers ce texte de Kafka, se pose la question de la représentation de l’autre.
Le théâtre lieu de spectacle est aussi le lieu de fabrique du regard posé sur l’humanité. L’artiste qui s’adresse au public est avant tout un comédien qui se joue des leurres : volumes déformants, maquillages, masques, costumes de papiers.